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Ménopause précoce ou qui arrive tôt : symptômes, traitements…

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ménopause précoce
Préménopause / Ménopause

Ménopause précoce ou qui arrive tôt : symptômes, traitements…

On vous explique tout ! 

On compte près de 11M de femmes de plus de 50 ans en France et 40 0000 « nouvelles recrues » , d’heureuses élues à la ménopause par an.

Bien qu’elle soit naturelle pour toutes les femmes, en cas de ménopause précoce ou qui arrive trop tôt, il faut être vigilant. La carence en hormones induit des conséquences pour le corps. 

On fait le point le docteur Odile Bagot, gynécologue et auteure de « Ménopause, pas de panique ! » et du site Mam Gynéco.

https://mamgyneco.wordpress.com

ménopause précoce

Quelques éclaircissements 

Ménopause précoce ou ménopause un peu trop tôt : il faut comprendre la différence

La ménopause – c’est-à-dire le phénomène physiologique inéluctable qui se traduit par l’arrêt total des règles – survient en général entre 48 et 52 ans. La ménopause est caractérisée par l’épuisement de la réserve de follicules ovariens. Quand le nombre de follicules ovariens est inférieur à 1000, les ovaires ne fabriquent plus d’œstrogènes. Le taux de ces hormones qui chute provoque l’arrêt des règles. Une femme est « ménopausée » après une année sans saignement. 

Celle qui arrive un peu en avance…

Il arrive que la ménopause arrive un peu en avance, c’est-à-dire entre 40 et 48 ans. C’est le même phénomène physiologique décrit précédemment mais qui arrive quelques années plus tôt. 

La ménopause précoce, qu’on appelle Insuffisance Ovarienne Prématurée

C’est une pathologie gynécologique qui se traduit par l’arrêt des règles avant 40 ans. Elle peut être causée par exemple par une maladie auto immune ou une anomalie génétique. L’insuffisance ovarienne prématurée peut être induite aussi par une chirurgie ovarienne ou une chimiothérapie. Elle concerne environ 1,9 % des femmes.

Elle est précédée par une infertilité, des anomalies du cycle et des symptômes de carence en œstrogènes et suspectée devant l’absence de règles pendant un an. Le médecin confirme le diagnostic avec le dosage de la FSH qui se révèle très élevée et celui des œstrogènes qui s’est effondré. Si la femme n’a pas de contre-indications qui empêchent un traitement hormonal (antécédents cancer du sein, etc.), elle pourra suivre un traitement de substitution par œstrogènes et progestatifs (pas nécessairement cyclique). On ne peut pas récréer de cycle, on sait juste faire semblant d’avoir des règles en provoquant des saignements mensuels.

Pour ces femmes qui sont en ménopause précoce se pose la question de la fertilité.

La fécondation in-vitro avec don d’ovocytes peut-être une solution. 

Quels sont les signes de la ménopause qui arrive plus tôt, c’est-à-dire entre 40 et 48 ans ? 

Les symptômes de la ménopause qui arrive trop tôt sont les mêmes que ceux qui s’inscrivent dans une tranche d’âge normale. 

Bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur etc. En fait, c’est le même mécanisme physiologique mais qui arrive plus tôt.

https://www.konenki.fr/comment-reconnaitre-les-signes-de-la-premenopause/

Si vous présentez des signes, votre docteur fera un dosage hormonal pour savoir où vous en êtes et/ou un test aux progestatifs trois mois de suite pour voir s’il y a déclenchement de saignements.

Si ces troubles apparaissent entre 40 et 45 ans, on peut évaluer la fertilité. Pour certaines femmes, c’est une surprise qui arrive un peu tôt, certaines voudront tenter une grossesse.  Disons qu’après 48 ans, le processus est irréversible. Au-delà de 43 ans, la FIV n’est plus prise en charge car les chances de grossesse sont trop faibles. 

Cependant, il faut toujours prendre des précautions dans cette période, même s’il y a des symptômes de prémenopause. Vous pouvez tomber enceinte alors que vos cycles sont perturbés. 

D’ailleurs, il m’arrive de donner en même temps à mes patientes de 45 ans qui n’ont plus de règles, le test grossesse et test hormonal FSH sur la même ordonnance. Si le diagnostic de ménopause est confirmé, le seul moyen d’obtenir une grossesse est la FIV avec un don d’ovocytes.

Y a-t-il des facteurs qui peuvent expliquer une ménopause qui arrive trop tôt ?

Ce phénomène peut être provoqué par des facteurs génétiques, congénitaux ou personnels, comme le tabac ou une chimiothérapie.

Penchez vous aussi sur l’histoire de votre mère pour voir si vous pouvez être prédisposée. A quel âge a-t-elle été ménopausée ? Cela peut aider dans certains cas, si la mère s’en souvient…

Quelles en sont les conséquences ?

On n’a pas besoin de traitements ni de surveillance particulière si la ménopause arrive à l’âge moyen entre 48 et 51 ans, sans symptômes handicapants. Mais si la diminution d’œstrogènes arrive plus tôt, le corps souffre plus longtemps de cette carence. 

Quand la ménopause arrive chez une femme entre 40 et 45 ans, elle entame son capital santé : osseux, cardiovasculaire et son tractus uro-génital. Il faut donc suivre ces ménopauses précoces.

On a aussi remarqué un risque majoré de développer un diabète de type 2. Une étude américaine dans le journal Diabetologia montre que les femmes qui sont ménopausées entre 40 et 44 ans ont un risque multiplié par 2,4 de développer cette maladie. 

On vérifie la densité minérale osseuse en prévention de l’ostéoporose

Les conséquences peuvent être une fragilité osseuse pouvant occasionner des fractures.

Votre médecin procédera aussi une évaluation clinique de l’état du système vasculaire, cholestérol, hypertension…

En effet, les maladies cardiovasculaires peuvent être favorisées. Il faut savoir que l’œstrogène naturel permet de garder une bonne souplesse au niveau des vaisseaux. Le vaisseau devient plus rigide donc les risques d’embolie et d’infarctus sont accrus de manière sérieuse. 

Enfin, une ménopause qui arrive plus tôt induit des conséquences sur l’appareil uro-génital

Pour être en forme, la muqueuse vaginale a besoin d’œstrogènes. Quand cette hormone baisse, la muqueuse vaginale prend un coup de vieux, c’est comme une paire de pompes qu’on ne cire pas, ça craquèle !

Quels sont les traitements pour pallier au manque naturel de d’œstrogènes sur la muqueuse ?

D’abord, sachez que la fonction crée l’organe : avec des rapports réguliers, ça va mieux. Je dis souvent à mes patientes : « le vagin, c’est l’inverse des piles Wonder, il ne s’use que si on ne s’en sert pas ! ». 

N’oubliez pas les lubrifiants

Ils agissent à l‘extérieur. N’hésitez pas à tester pour choisir votre préférence. 

A vous de choisir le genre, selon votre convenance. Les lubrifiants hydratent les muqueuses et évitent les irritations. Vous avez le gel visquo-liquide qui ressemble aux secrétions, pour tromper l’ennemi ou la crème lubrifiante qui traite la muqueuse et reste en place plus longtemps grâce à son corps plus gras… Tout est intéressant, il faut le voir comme un starter !  

Trouver le bon rythme à deux !

Expliquez aussi à monsieur qu’on est passé de l’essence au diesel !… On démarre moins vite… On change de tempo ! Avec la carence en œstrogènes, votre lubrification met plus de temps à venir, donc les préliminaires sont importants et le lubrifiant aident l’excitation à monter. 

Les traitements locaux

Si vous souffrez d’un inconfort au quotidien, sachez qu’on peut aussi vous proposer des œstrogènes à appliquer localement, la muqueuse sera ravie. Attention, même si ces traitements sont locaux, les contre-indications sont les mêmes que pour les THM.

On peut essayer aussi les ovules, les crèmes. On peut même porter un anneau vaginal qui diffuse des œstrogènes pendant 3 mois (Esring®) qui agit contre la sécheresse vaginale et libère en continu des œstrogènes.

Pour bien comprendre les effets des œstrogènes

Certaines femmes ne pourront pas avoir droit aux œstrogènes. Le cancer du sein est une contre-indication à toutes les hormones sexuelles (œstrogènes et progestatifs) mais les femmes ménopausées qui ont un cancer dit hormonodépendant (avec des récepteurs aux hormones positifs RH+) auront en plus un traitement anti œstrogènes (les anti-aromatases) qui aggravent beaucoup l’hypo-œstrogénie.

Avec les anti œstrogènes présents dans les traitements, les symptômes peuvent être plus gênants. Dans ce cas, ces femmes pourront avoir recours à d’autres solutions non hormonales comme le laser ou les injections d’acide hyaluronique. 

Bien sûr, toujours se rappeler que les meilleurs traitements du monde doivent être accompagnés d’un suivi psychologique et d’une parole. Dans ces cas-là, il ne faut pas hésiter à consulter, à s’aider et s’entourer.

On peut prendre un traitement hormonal sans avoir peur ? 

La peur n’est jamais une bonne conseillère. Quand il s’agit de votre corps, il faut apprendre à chercher les bonnes informations qui vont vous rassurer et vous aider à prendre la bonne décision. En premier lieu, consultez votre médecin. Si vous sentez qu’il n’a pas le temps ou que vous avez encore besoin d’infos, renseignez-vous au mieux pour comprendre et ne pas s’affoler. Mais choisissez bien vos sources. Il est important que les femmes connaissent leur corps et fassent des choix non pas basés sur la  peur mais sur des informations fiables et solides. 

Ce qu’il faut savoir sur les traitements hormonaux…

Beaucoup de choses ont circulé sur le sujet, il faut savoir que le « traitement à la française » recommandé n’augmente pas le risque de cancer durant les 5 premières années parce que l’on utilise les hormones bio similaires. C’est ce que montre l’étude E3N commencée en 2004 sur 6700 femmes suivant uniquement ce « traitement à la française » et qui porte aujourd’hui sur plus de 80000 femmes.

Qu’appelle-t-on le traitement à la française ? Les œstrogènes sont administrés par voix transcutanée et fait appel à l’estrogène naturel. En procédant de la sorte, on n’augmente pas le risque vasculaire et on a même un bénéfice.  La progestérone utilisée dans le THM en France est aussi semblable à l’hormone naturelle, elle est dite micronisée, et c’est grâce à elle que, contrairement aux THM des grandes études anglo-saxonnes qui utilisent des progestatifs non biosimilaires, on n’augmente pas le risque de cancer du sein pendant les  5 premières années de prise du THM.

Il est important de souligner que ce traitement doit intervenir un an après l’arrêt total des règles. 

Apprendre à faire des choix sur des critères positifs !

Certains symptômes peuvent gâcher la vie. Il faut savoir qu’on a des solutions. A vous de faire votre choix sur des critères positifs. 

Si vous en êtes en péri-ménopause, c’est-à-dire dans la zone où l’arrêt des règles n’est pas définitif depuis 1 an, alors c’est un peu plus compliqué. Si les symptômes sont gênants, on pourra vous proposer des médecines ou thérapies complémentaires comme l’acupuncture, la phytothérapie, l’homéopathie, etc.

Votre médecin peut aussi vous proposer de faire « un schéma freinage-substitution », c’est-à-dire qu’on bloque l’ovulation avec un progestatif et on rajoute une petite dose d’œstrogènes pour calmer les symptômes qui handicapent comme les bouffées de chaleur.