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Vaginoplastie, nymphoplastie, tout savoir sur ce lifting intime

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Relations / Sexualité

Vaginoplastie, nymphoplastie, tout savoir sur ce lifting intime

Vaginoplastie, nymphoplastie, de quoi s’agit-il ? En avons-nous vraiment besoin ou est-ce un complexe qu’on nous inflige dans les magazines ?

A partir d’un âge mûr, nous voyons notre corps se déformer mais également, la partie la plus intime qu’on ne voit pas, notre sexe.

Qu’y a-t-il de plus intime que le sexe féminin ? Trop large, trop pendant, trop asymétrique, trop tout… Aujourd’hui les femmes ont besoin de vivre leur sexualité de manière harmonieuse.

Mais derrière l’aspect esthétique se cache souvent un inconfort pouvant engendrer une vie sexuelle misérable.

Le Dr Barbara Hersant, chirurgien-plasticien et esthétique à l’hôpital Henri-Mondor nous explique tout sur le sujet.

Qu’est-ce qu’une vaginoplastie ?

Une vaginoplastie est une chirurgie plastique du vagin à laquelle on  associe souvent une chirurgie de la vulve et du périnée. Elle permet de remodeler le vagin.

Nous faisons ce genre de chirurgie plastique après un traumatisme comme les accouchements par voie basse qui entraînent des béances.

Il peut également y avoir des vaginoplasties de reconstruction après des chirurgies de résection pour des cancers ou encore pour des prolapsus.

Quelle est la différence entre la vaginoplastie et la nymphoplastie ?

La nymphoplastie, c’est le fait de réduire les petites lèvres qui sont au niveau de la vulve, ce que nous ne faisons pas en vaginoplastie.  Ce sont vraiment deux opérations différentes.

La vaginoplastie est-elle une opération fréquente ?

Il y a une forte demande mais ce n’est pas une intervention fréquente parce qu’il y a peu de praticiens qui font ce type d’intervention.

La demande est forte par les femmes qui ont eu de multiples accouchements par voie basse, qui présentent une béance, c’est-à-dire un vagin et une vulve larges.

Ce sont des patientes qui n’ont plus de sensations pendant les rapports sexuels et qui se plaignent de différents signes.

De quels signes parlez-vous ?

Certaines patientes, qui après un bain ou après la piscine, vont relarguer de l’eau par le vagin. Cela s’appelle le syndrome du canadair, ce n’est pas normal parce que le vagin est une cavité virtuelle qui ne s’ouvre que pendant les rapports. Mais si le vagin a été mis à rude épreuve, par un accouchement par voie basse pour un gros bébé par exemple, le vagin peut rester un peu large.

Et si malgré la rééducation périnéale le vagin ne reprend pas sa forme habituelle, il peut y avoir un vagin large qui va retenir l’eau quand on se baigne.

C’est aussi les patientes qui ont des flatulences vaginales pendant les rapports sexuels. C’est fréquent après un accouchement d’avoir ce genre de flatulences pendant les rapports mais c’est censé rentrer dans l’ordre après. Ces incommodités pendant les rapports les complexent beaucoup, c’est très gênant.

Il peut y avoir aussi des patientes qui ont des fuites urinaires, des constipations, des patientes qui perdent leur tampon hygiénique.

Ensuite, on le voit à l’examen clinique. Quand une patiente est en position gynécologique, nous ne sommes pas censés voir l’intérieur du vagin, là on voit d’emblée que tout est ouvert.

La vaginoplastie consiste en fait à resserrer les muscles périnéaux et périvaginaux, puis à modeler la muqueuse du vagin pour réduire le calibre de celui-ci.

On y associe souvent aussi le périnée, c’est la partie entre l’anus et le vagin, qui normalement, est une espèce de sangle musculaire qui maintient tout le petit bassin. Il est parfois complètement relâché, donc on va aussi resserrer le périnée.

Y a-t-il des femmes qui font cette opération car leur vagin s’est simplement distendu ? Sans pour autant avoir les signes dont vous parliez ?

C’est quand même une chirurgie conséquente. Parfois les femmes veulent le faire par prévention ou ont une béance très discrète sans forcément avoir les symptômes dont on a parlé. Parfois elles ne sentent plus rien et se sentent larges, mais dans ces cas-là on va plutôt travailler avec un traitement conservateur, la radiofréquence. Vous avez aussi le choix des lasers mais je pense que c’est vraiment la radiofréquence qui va donner un résultat satisfaisant.

On utilise cette technique aussi pour le relâchement des tissus, et bien là, c’est pareil. Il faut faire plusieurs séances, ce n’est pas du tout invasif. Il s’agit d’un traitement de 20 minutes avec une sonde qu’il faut entrer dans le vagin et au niveau de la vulve. Vous aurez besoin d’un minimum de 3 séances.

Ca resserrera les tissus. En général, on fait 5 séances la 1ère année et après 1 à 2 séances tous les ans.  

Pour moi, cette technique est idéale pour traiter ces patientes.

En termes de tarif, ce n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Il faut compter entre 150 et 500 euros la séance, cela varie en fonction du praticien.

Mais d’abord, le prérequis c’est d’avoir fait sa rééducation périnéale correctement.

Que devons-nous faire pour cette rééducation ?

Les exercices de Kegel avec un kinésithérapeute. Mais aussi les exercices d’auto-feedback avec des sondes, pour s’entraîner chez soi.

Vous avez également les boules de Geicha qui peuvent être intéressantes.

Et bien sûr, si tout cela échoue, on peut penser à  la chirurgie.

Quel est le coût de la vaginoplastie ?

Une partie peut être prise en charge par la sécurité sociale s’il y a vraiment un relâchement musculaire. Mais la réduction du calibre du vagin n’est pas prise en charge par la sécurité sociale.

En fonction des praticiens, cela varie entre 2 000 et 5 000 euros.

Avons-nous exactement les mêmes sensations qu’avant une opération, sexuellement ?

C’est un peu compliqué de vous répondre car le plaisir sexuel chez une femme est très compliqué. Et c’est souvent lié à la psychologie, au couple.

Ce qui est sûr, c’est qu’anatomiquement, on arrive à retrouver son vagin d’antan. Mais c’est sûr que lorsqu’on a des enfants, que nous avons le même partenaire depuis des années, il n’y a plus forcément le même désir qu’au début.          

Il faut donc prendre cette composante en compte.

On ne peut pas garantir que ces femmes retrouveront les sensations qu’elles avaient au tout début avec leur partenaire.

Mais on peut s’orienter vers un sexologue, sexothérapeute.

Pour la tonicité, ça peut être comme avant. A ajouter tout de même des exercices de kinésithérapie périnéale pour maintenir le résultat dans le temps.

Une vulve et un vagin, c’est comme tout le reste du corps, ça vieillit avec le temps. Ca fait partie de la routine, du « bien vieillir » de la femme.

Et si nous n’avons jamais eu d’enfant ?

Vous aurez moins de risques d’avoir ce type de béance, beaucoup moins. Bien sûr, avec le temps et les rapports sexuels, le vagin est un peu plus élargi que pendant l’adolescence.

Comment se passe la cicatrisation ?

Vous mettez 3 semaines / 1 mois pour cicatriser. Donc pas de rapports sexuels pendant ce laps de temps.

Les premiers rapports sont un peu difficiles, on prévient toujours les patientes. Il faut mettre beaucoup de lubrifiant, prendre son temps, ne pas avoir un rapport trop violent et trop long.

Comme pour la première fois.

Si nous faisons une vaginoplastie en période de ménopause, cela change-t-il quelque chose ? Surtout si nous sommes en manque de lubrification.

Souvent, les patientes qui ont des béances sont au contraire plus humides que les femmes plutôt sèches avec des vagins qui commencent à s’atrophier. On observera que le vagin commence à se sténoser.

En fait, c’est la fonction qui crée l’organe, si on n’utilise pas son vagin, il se ferme. Il faudrait pratiquer chaque semaine.

Quand on examine des femmes ménopausées qui ont des sécheresses et qui n’ont plus de sexualité, leur vagin devient très serré. C’est un cercle vicieux. Elles ont mal et le fait de ne plus utiliser leur vagin, aggrave les choses.

La meilleure prévention est de rester dans la sexualité. Mais encore faut-il en avoir envie, ce n’est pas évident.

J’ai des patientes de plus de 80 ans, qui sont veuves depuis des dizaines d’années et qui, par le biais des réseaux sociaux, retrouvent un compagnon et veulent réessayer de retourner dans la sexualité. Ce n’est pas facile mais avec toutes ces techniques comme les injections d’acide hyaluronique, de radiofréquence, on peut retourner vers la sexualité. Ca demande juste un peu de préparation.

Des injections d’acide hyaluronique ?

On l’utile aujourd’hui pour la sécheresse vulvo-vaginale mais aussi pour remodeler la vulve et le vagin, améliorer la qualité des tissus.

Et un autre un peu plus volumateur pour remodeler les grandes lèvres, pour avoir une forme un peu plus jeune.

Peut-on du coup éviter la nymphoplastie ?

La nymphoplastie est conçue pour réduire les petites lèvres. Mais lorsqu’on grossit les grandes lèvres, ça camoufle les petites lèvres.

Devons-nous avoir recours à la nymphoplastie si nous sommes vraiment gênées ?

Certaines femmes ont des petites lèvres très importantes, hypertrophiques et peuvent être gênées dans la vie de tous les jours. Pour s’habiller, faire du vélo, de l’équitation par exemple, mais aussi sexuellement où elles sont obligées de tirer sur leurs petites lèvres pour pouvoir être pénétrées.

Et ce que nous voyons régulièrement, ce sont des petites lèvres très asymétriques, une qui est parfaite et l’autre qui est plus importante. Autre exemple, d’autres femmes peuvent être incommodées par une petite forme dans le maillot de bain, elles me disent qu’elles ont l’impression d’avoir un petit pénis parce que ça bombe au niveau du maillot de bain. Il vaut mieux dans ces cas-là avoir des maillots de bain noirs pour camoufler ce complexe. Si ça vous gêne au point de ne plus avoir de sexualité, de ne faire l’amour que dans le noir, c’est dommage. Il est préférable de trouver une solution pour se sentir mieux. Tout cela peut effectivement créer de vrais complexes.

Vous avez alors la solution de la chirurgie de réduction qui se fait en ambulatoire. Mais c’est une chirurgie tout de même, il faut compter 3 semaines de cicatrisation donc pas de rapports pendant 3 semaines.

Mais les résultats sont très bons.

Récupère-t-on toutes nos sensations ?

On ne fait que les réduire, on ne les ampute pas. Globalement cela se passe bien après, on ne touche absolument pas au clitoris, ni au vagin, ni au vestibule.

Cependant, il y a une innervation au niveau des petites lèvres, elles sont utiles et ont une fonction. Elles permettent de maintenir l’entrée du vagin bien humide, c’est très intéressant quand on est ménopausée. Ca maintient l’entrée avec un certain Ph, une certaine humidité.Par conséquent, un microbiote pour éviter les infections à répétition, les mycoses, etc…

Il y a des petites glandes qui permettent la lubrification, la vulve doit être humide en fait, c’est important.

Les petites lèvres sont les portes battantes de l’entrée du vagin, ça a un rôle. En revanche ce n’est pas extrêmement érogène. Le plaisir est surtout lié au clitoris qui mesure 7 cm et au vagin.

Quel est le coût de la nymphoplastie ?

Ca dépend, il peut y avoir des hypertrophies conséquentes chez les jeunes filles (+ de 4 cm), dans ce cas, il y a une prise en charge par la sécurité sociale.

Sinon le tarif oscille entre 1 000 et 3 000 euros.

Faut-il consulter un thérapeute avant d’envisager ce genre d’opération ? Les paroles maladroites d’un homme peuvent parfois déclencher ce genre de complexe

Je n’ai jamais vu une femme en consultation qui a subi ce genre de critiques de la part d’un homme. En revanche, j’ai vu le contraire ! Les hommes qui viennent consulter pour des pénoplasties, parce qu’ils ont eu des remarques féminines, ça arrive tout le temps ! Ce sont les femmes qui critiquent les pénis des messieurs ! Ca blesse énormément !

C’est compliqué parce que les femmes qui font la démarche de venir consulter un chirurgien pour une nymphoplastie, c’est particulier. Parce que c’est un complexe qui ne se voit pas, ce n’est ni un nez, ni une paupière ou un cou relâché… C’est une chose très intime.

Mais pour certaines femmes, il est possible que ça puisse être un point d’appel qu’il faut réussir à démasquer, car elles ont subi des attouchements, de l’inceste dans l’enfance. Dans ces cas-là, on l’adresse tout de suite à un psychologue.

J’ai des patientes qui me disent que ce n’est pas normal d’avoir les petites lèvres qui dépassent. Il faut savoir qu’on est quasi toutes comme cela ! Et au final, elles répondent qu’on les a touchées et que ça les a rendues plus grosses qu’elles auraient dû être. Il y a toute une symbolique aussi.

https://www.konenki.fr/orgasme-apres-50-ans-avons-nous-autant-de-plaisir/