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Réseauter après 45 ans pour trouver le job de ses rêves !

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Réseauter après 45 ans pour trouver le job de ses rêves !

Réseauter mais comment ?

Les conseils pour nous relancer après 45 ans par le « Pape du réseautage » :  Hervé Bommelaer, consultant en outplacement et spécialisé dans l’accompagnement des cadres supérieurs et dirigeants en transition de carrière chez Enjeux Dirigeants. Auteur du best-seller « Trouver le bon job grâce au(x) réseau(x) ».

Après 45 ans les hommes et les femmes sont-ils égaux dans la recherche d’emploi et le réseau ?

Chercher un emploi après 45 ans n’est pas une chose simple quel que soit le sexe.  Avec le jeunisme ambiant, c’est plus difficile de trouver un job dès que l’on est considéré comme un « sénior ». Car le sénior est souvent considéré comme cher, peu adaptable, voire dépassé pour ne pas dire périmé. 

Ce que mon expérience m’a enseigné, c’est qu’il ne faut surtout pas baisser les bras, il faut y croire car l’aspect psychologique est une des clés du succès. 

L’essentiel est de ne surtout pas rester seul. Il faut se faire accompagner par une association ou par un cabinet d’outplacement, si l’entreprise est d’accord pour en financer un.

Dans l’idéal, il faut se mentaliser en se disant que se faire licencier après 45 ans est peut-être une chance. 

En ce qui me concerne, je viens du monde de la publicité, univers dans lequel à 45 ans on est considéré comme vieux !  Et à 46 ans, après un licenciement que j’ai considéré comme une opportunité, j’ai rebondi dans un nouveau métier qui m’a apporté beaucoup de satisfactions. 

Rebondir est possible ! Je le constate tous les jours avec les clients que j’accompagne dans leur transition de carrière.

L’arme absolue des séniors : réseauter ?

En France, 70 à 80 % des emplois sont dissimulés dans le marché caché, le seul moyen de détecter cette mine de jobs, c’est le réseauting.

 « Les quinquas en recherche d’emploi doivent choisir entre Networking et Not Working »

Hervé Bommelaer

La discrimination liée à l’âge constitue une plaie béante sur le marché de l’emploi en France. Beaucoup de recruteurs considèrent, sans se l’avouer, qu’un candidat est sénior, donc moins intéressant, à partir de 47-48 ans.

La loi interdit la discrimination par l’âge lors d’un entretien d’embauche mais la réalité du monde du recrutement est autre. Le phénomène est tel que les séniors peuvent se décourager et jeter l’éponge. Or, c’est ce qu’il ne faut surtout pas faire !

Il faut être optimiste :  depuis quelques années, je ressens sur le marché du travail une légère amélioration. Il y encore 4 ou 5 ans, un senior intéressait peu les chasseurs de têtes. 

Mais c’est en train de changer. Et la crise semble accélérer ce changement. 

« En période de crise, on a besoin d’un capitaine de haute mer et pas de pédalo »

Hervé Bommelaer

Les jeunes sont certes moins chers, mais dans les zones de turbulences, comme celle que l’on traverse actuellement, les recruteurs ont tendance à privilégier l’expérience plutôt que le potentiel. 

Cela constitue une lueur d’espoir dans un ciel nuageux.

Après 45 ans, est-il trop tard pour réseauter ? 

Non, il n’est jamais trop tard. 

D’abord, tout le monde possède un réseau. Cela commence par votre famille et vos amis et cela continue avec vos anciens collègues, clients, fournisseurs, etc.

Mais activer correctement un réseau, c’est comme jouer au tennis ou au golf. Il faut connaître les techniques et les règles du jeu avant de se lancer sur le terrain. Or, que ce soit dans les études supérieures ou dans la vie professionnelle, personne ne nous enseigne à réseauter. Le réseauting s’apprend souvent sur le tard et sur le tas. Et il devient absolument nécessaire d’en connaître les subtilités quand on se retrouve en recherche d’emploi.

Il existe des facteurs clés de réussite, que vous pourrez trouver développés dans mon livre « Trouver le bon job grâce au(x) Réseau(x) » dont la septième édition a été publié il y quelques mois.

Voici les principaux conseils que j’y donne :

  1. Avoir un projet professionnel précis, clair et atteignable ;
  2. Identifier des cibles précises : des entreprises et non pas seulement des secteurs ;
  3. Savoir dépasser son réseau direct pour accéder au deuxième et troisième cercle, c’est-à-dire rencontrer rapidement des personnes inconnues ;
  4. Utiliser la recommandation, la clef qui vous ouvre la porte des personnes que vous voulez rencontrer ;
  5. Demander ce que l’on peut vous donner : tout sauf un job ;
  6. Connaître les règles du jeu et de savoir-être du Networking ;
  7. Avoir un profil LinkedIn complet, parfait et offensif ;
  8. Maîtriser les techniques de mise en contact : le mail et l’appel réseau ;
  9. Savoir piloter les rencontres réseau pour en sortir avec des informations, des conseils et des noms de personnes à contacter ;
  10. Effectuer un suivi scrupuleux de ses contacts et éviter le « réseau kleenex » ;
  11. Avoir une organisation rigoureuse, être déterminé, discipliné, actif et persévérant en utilisant un outil comme Jobfinder.fr.

Que vous apprend votre expérience sur les femmes de plus de 45 ans dans le monde du travail et en recherche d’emploi ? 

30 % des actifs que j’accompagne sont des femmes, pour la plupart des cadres supérieures ou dirigeantes. Comme elles ont été très accaparées par leur carrière, elles n’ont jamais eu le temps de développer et d’entretenir leur réseau. 
Par ailleurs, les femmes, plus que les hommes, ont souvent le « syndrome de la bonne élève ». Elles sont en effet nombreuses à penser que si elles travaillent bien, elles seront reconnues et promues pour la qualité de leur travail.  Ce syndrome de la bonne élève trouve sa source dans l’éducation, transmise par les parents et professeurs : « si tu travailles très bien, tu passeras dans la classe supérieure et tu seras félicitée par tout le monde : tes parents, tes professeurs, etc ». 

Or, la vie professionnelle est différente de la vie scolaire et étudiante. Bien travailler ne suffit pas, il faut également être bien connecté !

Il faut comprendre l’importance du relationnel, des tribus, des clans…

Le travail, même exécuté parfaitement, n’est pas suffisant. 

C’est comme dans une cour de récré : le bon élève reste en classe pendant les intercours pour travailler à être le meilleur. 

Celui qui a compris la puissance du réseau va justement profiter de la récréation pour se faire des connexions et jouer « un jeu social ». 

Il ira plus loin en combinant les deux, en travaillant peut-être un peu moins mais en comprenant ce qui se joue dans les relations. Après 45 ans, on trouve surtout du travail grâce au réseau, pas par les petites annonces ou par les candidatures spontanées ! 

Le syndrome de la bonne élève, ça se soigne ? 

Oui bien sûr, on peut reprogrammer son cerveau, par la sophrologie ou la Programmation Neuro Linguistique. 

Mais on peut aussi se soigner par une discipline quotidienne qui consiste à activer et développer son réseau. 

Pour travailler son réseau, il faut apprendre à se connaître et se fixer des objectifs. Car si on est clair sur ses objectifs, on est plus assertif et plus enclin à créer de nouveaux contacts utiles et durables. On peut vraiment grandir, s’enrichir et améliorer sa vie professionnelle et personnelle. 

Les grandes lignes de ce travail ?

* Se rendre visible et lisible  

Le réseautage en recherche d’emploi consiste à se rendre visible et lisible dans l’écosystème défini par son projet et ses cibles. Il commande de rencontrer un maximum de connecteurs, veilleurs, informateurs, prescripteurs et enfin des décideurs pour détecter les jobs qui pullulent sur le marché caché. C’est un travail à temps complet qui, bien effectué, produit ses effets positifs au bout de quelques mois.

* Calibrer votre demande et la rendre audible

Ce point est important : il ne faut pas demander pas des choses que la personne ne peut pas vous donner. En d’autres termes, il ne faut surtout pas lui demander un job ! C’est le plus sûr moyen de la faire fuir ! Il faut lui demander des choses qu’elle peut vous donner : de l’information sur son secteur, des conseils, etc, et des contacts en fin d’entretien une fois que la confiance est établie.

* Réseauter, c’est créer des relations avant toute chose

Échanger, donner des infos, prendre des nouvelles.

C’est important, surtout en période de crise, de passer du temps à prendre des nouvelles de votre réseau. Demandez d’abord à vos contacts comment ils vont. Et, ensuite, si les circonstances s’y prêtent, s’ils connaissent des personnes intéressantes à rencontrer dans le secteur que vous ciblez. 

Sur 50 nouvelles personnes que vous allez contacter et rencontrer via la démarche réseau, il y a aura sûrement une ou deux qui recherchent activement à recruter.

* N’oubliez pas de maintenir le contact  

Le follow-up est important, si vous voulez que vos contacts réseau pensent à vous, pensez à eux ! 

Si vous maintenez le contact, vous continuez à alimenter la relation, on ne vous oublie pas ! Sachez que peu de gens font cet effort, donc si vous le faites, vous êtes la « reine » !

* Réseauter prend du temps : soyez patient

Le réseautage est une démarche professionnelle qui prend du temps.

Dernièrement, j’ai aidé une cliente qui s’est fait licencier et même harceler moralement. 

Tout a été fait pour la casser. C’était à la limite de la perversion.

Il fallait lui redonner confiance. On a procédé par étapes.

On a commencé par revisiter son parcours professionnel ensemble pour qu’elle reprenne confiance en elle et en ses capacités professionnelles. 

Puis, une fois qu’elle a été prête, elle a démarré sa recherche d’emploi via le réseau. Elle a fait des rendez-vous réseau, en visio et en présentiel.

5 mois plus tard, elle a atteint son objectif : signer un contrat de directrice générale.  

Se reconstruire, retrouver la confiance, bâtir un projet, cibler les sociétés, apprendre à se vendre en entretien, c’est un processus vertueux. 

Si on est en recherche active, comment peut-on se faire aider ? 

L’entreprise qui vous licencie peut accepter de payer les services d’un cabinet d’outplacement : soit elle vous impose un cabinet, soit vous pouvez choisir celui avec qui vous désirez travailler.

Vous pouvez également recourir aux services d’un outplacer indépendant en payant de votre poche.

Vous pouvez aussi demander de l’aide aux associations comme l’ Avarap, Acte, Oser, Emploi Nouvelle Donne, ou d’autres, qui font un boulot remarquable !  

A chacun de trouver la bonne solution. Mais donnez-vous toutes les chances de rebondir en ne restant surtout pas seul ! 

Car si vous pouvez être accompagné dès le départ, vous allez gagner un temps précieux dans cette phase de transition professionnelle. 

Aussi, n’hésitez pas à négocier un outplacement dans votre plan de départ. Vous ne le regretterez pas.

Quel est le timing à respecter pour commencer à réseauter après avoir quitté son entreprise ? 

Prenez du temps, mais pas trop de temps. 

Prenez votre temps pour ne pas effrayer votre réseau en vous remettant dans le circuit trop vite en mode « panique », « mort de faim » et « grand n’importe quoi » ! 

Si vous êtes encore sous le coup de la colère, vous en voulez à tout le monde et cela ne donnera rien de positif. 

Les cabinets de chasseurs de têtes ne prendront pas le risque de vous présenter pas dans cet état. 

 « Il faut savoir que l’on aime aider les gens qui s’aident eux-mêmes. Les candidats affolés et stressés, cela fait peur ».

Commencez par travailler sur votre projet, il doit être clair. 

Puis établissez une liste de cibles possibles avec des noms de sociétés. 

Concoctez un super CV et un profil LinkedIn percutant et clair.

En termes de délais, accompagné par un cabinet d’outplacement, il faut entre 6 et 8 semaines pour être prêt pour se lancer de façon efficace dans sa recherche d’emploi. 

Un conseil de professionnel : commencez par des rendez-vous réseau à faible enjeu. C’est la meilleure manière de vous roder à cet exercice particulier. C’est le meilleur moyen de verrouiller votre discours et de prendre confiance en vous dans une démarche que vous êtes en train d’apprendre.

« En définitive, la meilleure façon de lutter contre les préjugés liés à l’âge consiste à réseauter activement mais aussi à donner envie »

Il est en effet essentiel que le candidat suscite le désir de l’aider chez les personnes qu’il rencontre ! Tenez un discours positif, argumenté et tourné vers l’avenir, cela vous aidera à balayer les préjugés de vos interlocuteurs.

Enfin, n’oubliez pas que le pire ennemi d’une quinqua, c’est elle-même. Si vous vous considérez trop « vieille » et professionnellement non désirable, vous transmettez sans vous en rendre compte ce message aux personnes qui prennent le temps de vous recevoir. Le préjugé relatif à l’âge est d’autant plus dangereux s’il est ancré dans votre cerveau !

C’est donc votre mental qui, en plus de vos compétences, fait la différence. D’où l’importance de partir en recherche avec un état d’esprit de gagnant et de le garder jusqu’au succès. 

Pour en savoir plus http://www.herve-bommelaer.fr/

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Les bonnes techniques à connaître après 45 ans au travail : https://www.konenki.fr/carriere-des-femmes-apres-45-ans-prenez-le-pouvoir/