Konenki
Vous lisez

Sextoys et comportement sexuel pendant la Covid

0
Sextoys et comportements sexuel pendant la Covid
Relations / Sexualité

Sextoys et comportement sexuel pendant la Covid

Les sextoys ne dateraient pas de ce siècle ! D’après l’anthropologue et psychiatre Philippe Brenot, nous devrions remonter à 40 avant J-C avec Cléopâtre, reine d’Egypte, qui en serait à l’origine. Elle aurait inventé un « vibromasseur » qui prenait la forme d’un cornet de papyrus rempli d’abeilles bourdonnantes… qu’elle glissait entre ses cuisses. Ca fait rêver !

Ensuite, c’est en 1880 qu’un médecin anglais, Joseph Mortimer Granville, a déposé un brevet pour une nouvelle machine nommée le marteau de Granville, ou percuteur mécanique à ressort. Ce nouvel outil soignait jadis les femmes atteintes « d’hystérie ». Il calmait à l’origine les douleurs musculaires mais fut rapidement détourné pour la masturbation de ces femmes.

La comédie romantique britannique Oh My God (Hysteria), réalisé par Tanya Wexler, illustre l’histoire de ce docteur, inventeur du vibromasseur :

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=118740.html

S’en suit en 1983, le lancement du fameux Rabbit, fabriqué au Japon qui connaîtra par la suite un succès dans le monde entier.

Depuis ce Rabbit, les sextoys n’ont cessé d’évoluer pour le plus grand plaisir des femmes.

Mais où en est la France aujourd’hui par rapport à l’utilisation des sextoys ?

Depuis bientôt une année, la France, tout comme le monde entier, est mise à rude épreuve par ce virus, confinement, reconfinement, couvre-feu, télétravail…

Nos vies sexuelles sont chamboulées et le contexte social a permis de voir les ventes de sextoys s’envoler.

Pour preuve, la société Passage du Désir (site internet et boutiques de sextoys chics et glamours) a confié une enquête auprès de l’institut IFOP sur l’engouement des Français pour ces objets très identifiés.

Les résultats montrent de manière significative l’appétence grandissante des Français. Le sextoy a dépassé le tabou !

(Etude Ifop pour le Passage du Désir.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 27 au 30 novembre 2020 auprès d’un échantillon de 2012 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine).

En 2020, la proportion de la population ayant déjà utilisé un sextoy a franchi pour la première fois la barre des 50 % ! A titre de comparaison, on parlait de 7 % en 1992, 9 % en 2007, 37 % en 2012 et 48 % en 2017.

Trois Français sur dix (30 %) en ont utilisé un en 2020. Soit un niveau de « consommation annuelle » nettement supérieur à celui mesuré deux ans avant l’apparition du virus (25 % en 2017).

La grande surprise de cette enquête est que son utilisation ne se fait pas qu’en solo. En effet, contrairement à certaines idées reçues, l’usage des sextoys s’inscrit plus dans un cadre conjugal qu’en solitaire.

La part de la population en ayant déjà utilisé à deux (46 %) s’avère nettement plus importante que celle ayant utilisé seule (34 %).

Idées reçues

Les sextoys ne sont plus des produits privilégiés des CSP+ vivant dans les grandes métropoles (27 %). Ils se répandraient davantage dans les campagnes (36 %). Ne jamais sous-estimer la province !…

Plus des deux tiers des Français (69 %) en ayant déjà utilisé avec quelqu’un, déclarent qu’ils accroissent leur plaisir sexuel. Vive les sextoys !

Le fait que ces sextoys soient beaucoup moins tabous joue assurément dans la proportion élevée de Français (50 %), et surtout des jeunes (61 %) qui aimeraient que leur partenaire leur offre un jouet pour la fête de la Saint-Valentin.

Patrick Pruvot, fondateur de la marque Passage du Désir, estime que les résultats surprenants de cette enquête brisent tous les a priori.

Le sextoy touche toutes les classes, tous les âges, animent autant les hommes que les femmes. Il plaît autant dans les communes rurales qu’à Paris. La parole s’est libérée, les couples en parlent ouvertement.

Le fondateur ajoute que la crise sanitaire a définitivement cloué au pilori les derniers tabous, faisant passer le sextoy comme un « presque banal » produit de bien-être pour le couple, d’autant plus apprécié quand celui-ci est confiné.

Quel a été le comportement des Français sur leur activité sexuelle ?

Le site Charles.co (plateforme de santé dédiée aux hommes, créée en 2019 par Simon Burellier et Olivier Algoud) s’est, de son côté aussi, associé à l’institut Ifop afin de réaliser une enquête sur l’impact du confinement sur la vie et l’épanouissement sexuel et affectif des Français.

(Etude Ifop pour Charles.co réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 27 avril 2020 auprès d’un échantillon de 3 045 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, résidant en France Métropolitaine)

Nous aurions pu imaginer que le confinement favoriserait les rapports sexuels des Français mais l’enquête de Charles.co a noté une chute significative de cette activité, que ce soit pour les célibataires comme pour les couples.

Quelques chiffres…

La proportion des Français n’ayant pas eu de rapports sexuels (44 %) a quasiment doublé par rapport à avant (26 %).

Cette chute concerne bien sûr les célibataires (-31 points), mais aussi les personnes en couple, confinées sous le même toit (-11 points).

Le contexte de cette pandémie a joué sur le stress des Français qui se sont davantage tournés vers le réconfort, le rapport affectif plutôt que sur le sexe.

Cela concerne davantage les femmes qui déclarent, pour la plupart, avoir eu très peu de pulsions sexuelles ou avoir eu envie de faire l’amour depuis le début du confinement.

Pour 12 % d’entre elles, elles ont pratiqué l’acte sexuel sans en avoir réellement envie (12 %). L’idée de faire l’amour pour faire plaisir à son partenaire a été renforcée (+7 points par rapport à 2014).

Avec les stress, l’angoisse, la peur, les Français voient le sexe comme un moyen de consolider leur couple dans un contexte où il peut être fragilisé par le confinement.

On peut également se douter que la promiscuité permanente, la présence des enfants, les tâches ménagères, n’ont pas aidé les couples à s’éclater.

Conséquences du confinement

Le confinement n’a pas eu d’impact sur la relation conjugale de la majorité des couples (60 %). 30 % des couples déclarent que le confinement les a rapprochés. Seulement 1 couple sur 10 aurait subi un éloignement, en particulier chez les jeunes couples.

Pour 11 % des Français, le confinement a été fatal. Il a pu conduire certaines personnes à vouloir prendre des distances avec leur partenaire, 4 % ont même souhaité rompre.

Mais heureusement, il n’y a pas eu de réelles conséquences négatives. 88% des personnes ayant été confinées ensemble repartiraient avec le même partenaire en cas de 2ème confinement.

Seule une personne sur dix n’envisagerait tout de même pas être confiné avec le même partenaire. 8 % choisirait même de rester seule.

Des comportements transgressifs

Toujours selon l’étude menée par Charles.co, le confinement a engendré bon nombre de frustrations aussi bien chez les célibataires que chez les couples. 5 % des personnes en couple ont eu des échanges virtuels avec une autre personne que leur conjoint.

https://www.konenki.fr/sex-toys-apres-50-ans-avec-plaisir/