Et si les postures de yoga pouvaient nous aider à soulager nos symptômes de la ménopause et réguler nos hormones ? C’est vraiment le bon moment pour découvrir le Kundalini ! Un yoga hormonal qui agit sur le système nerveux et endocrinal. Incroyablement bénéfique pour les femmes en prémenopause et ménopause!
On parle Kundalini avec la yogini Marion Sebih
Enseignante de Yin Yoga, de Kundalini Yoga, elle est l’auteure du livre » Le Kundalini des saisons » qui paraîtra chez Flammarion en février 2021. La quête yogique de Marion l’a amenée aussi à se former en ashram en Amazonie. Danseuse et passionnée de mouvements et de rythmes, elle a expérimenté dans la pure tradition marocaine la danse et transe Gwana.
Commencer la pratique du yoga Kundalini pendant ce confinement, c’est une bonne idée ?
MS : Absolument, d’ailleurs le yoga Kundalini a connu un grand boom pendant le premier confinement. Un phénomène qui a été confirmé par beaucoup d’enseignants. C’est la nature même du Kundalini qui le rend pertinent pendant cette période. C’est un yoga très particulier. En pratiquant, on cherche l’équilibre du système nerveux immunitaire et endocrinien. Pendant cette période difficile, notre système nerveux est malmené, nous avons aussi besoin de calmer nos angoisses. Pour moi, c’est une problématique de santé – et pas de maladie j’insiste – ça relève donc de la prévention. Le Kundalini propose un véritable discours de prévention et de santé et sûrement pas de maladie et de peurs. En cela le yoga Kundalini est réconfortant et positif.
Quels sont les atouts du Kundalini pour nous sentir mieux ?
MS : Le Kundalini est le yoga clé pour nous rendre conscients sur ce qu’est notre système. Ce yoga permet de dynamiser et de nourrir positivement notre système nerveux immunitaire et endocrinien. C’est le yoga de l’énergie vitale, de la circulation d’énergie. A différencier donc des yogas de type « postural » comme le yoga Lyengar .
La répétition des postures dynamise le système nerveux et immunitaire
Dans le Kundalini, on pratique des postures accessibles et des mouvements répétés dans le temps. La répétition du mouvement va activer la fonctionnalité des organes et des glandes et va dynamiser le système nerveux et immunitaire.
La maîtrise de la respiration est un atout fort de ce yoga !
Cette pratique permet une respiration qui est beaucoup plus maîtrisée et prolongée. On booste par de la même l’oxygénation du système nerveux et immunitaire
Qu’est-ce qui rend le Kundalini si particulier ?
Tout d’abord, il très récent et a été conçu pour sortir des addictions et de l’anxiété
MS : L’histoire très moderne de ce yoga explique sa pertinence aujourd’hui. C’est un yoga qui accompagne les périodes de changements. Le Kundalini existe de manière ancestrale mais était réservé aux élites. C’est le yogi Bhajan qui le démocratise dans les années 70 pour sortir des addictions et de l’anxiété. Il adapte ce yoga ancestral et crée des KRIYA – enchaînements – liées à la transformation des peurs et des douleurs. Yogi Bhajan partage la pratique de manière urgente et précise, avec en tête un but « comment accompagner le corps à traverser les changements et passer la période de stress ? » C’est un yoga qui nous invite à vivre le monde et le traverser réellement.
Avec le Kundalini, on est dans un mode actif, pas ascétique ?
MS : Absolument, il responsabilise le pratiquant qui crée sa réalité. En pratiquant, tu prends conscience du travail demandé par ton système nerveux et endocrinien. La libération des tensions est possible. L’expérience fait prendre conscience de ça… Vous verrez, cette pratique donne des envies de changements, des envies de bouger, de changer les choses.
Pourquoi ce yoga hormonal est bon pendant la prémenopause ?
MS : Ce yoga hormonal est encore plus spécifique pour la femme. Le yoga Kundalini va permettre la régulation de ce grand système de communication qui est le système endocrinien. N’oubliez pas que le système endocrinien est l’un des deux systèmes de communication et régulation de l’organisme. Il travaille de pair avec le système nerveux. Le Kundalini agit sur le système nerveux et agit sur les glandes endocrines. Ce sont ces glandes qui vont permettre la bonne sécrétion et la bonne circulation des hormones dans le sang. C’est vraiment ciblé !
Concrètement, comment cette pratique agit sur la fluctuation de nos hormones ?
Tout d’abord, il y a certains enchaînements – Kriya – qui permettent d’agir directement sur les surrénales, sur l’équilibre des gonades (ovaires), sur le thymus (en bas de la gorge, haut du thorax). Les méditations et respirations arrivent aussi à équilibrer thyroïde et para-thyroïde. On trouve aussi dans le Kundalini des mouvements pour équilibrer l’hypophyse avec des respirations et des mouvements de tête.
Pour la femme en prémenopause et ménopause, on peut faire des séries et des mouvements spécifiques et agir sur telle ou telle glande. Notez que les séries en Kundalini travaillent sur 3 corps : le corps physique, émotionnel et mental. Quand on a un déséquilibre hormonal, il est présent aussi sur ces 3 corps. Ce qui explique la magie du Kundalini pour équilibrer les conséquences d’un désordre hormonal comme l’hypersensibilité, les sautes d’humeur.
Comment adapter sa pratique à son corps et ses hormones ?
Il ne faut pas hésiter à parler avec son professeur. Moi, en début de cours, je demande si les élàves « ont leur lune » (les règles) parce qu’on ne travaillent pas de la même manière pendant nos menstruations.
Le cycle de la femme est un élément important à prendre en compte dans la pratique.
D’ailleurs, on peut vraiment aussi travailler plus précisément. Par exemple, j’ai aidé des élèves qui avaient des douleurs – ce qu’on appelle » les dernières règles » – ce sont les dernières avant de disparaître complètement et qui peuvent vraiment être douloureuses. Grâce à la pratique de ce yoga hormonal, elles ont traversé ces douleurs plus facilement et certaines ont vu même leurs cycles se réguler.
Les conseils de Marion Sebih pour les femmes qui sont en pleine prémenopause ou ménopause
Pratiquer certaines postures comme « le demi- pont » et « la respiration du bouddha qui sourit » …
La posture du demi-pont
Le demi-pont est une posture à faire souvent, dès qu’on sent des tensions. Chez soi, sachez que la régularité de la pratique régule le système. Cette posture du demi-pont renforce le corps, améliore la circulation sanguine, équilibre le système nerveux et hormonal. On peut vraiment dire que cela a une vraie action sur la régulation de la glande pinéale, thyroïde/parathyroïde, le pancréas et les gonades.
La respiration du bouddha qui sourit
Commencez par vous asseoir en tailleur les mains sur les genoux, les paumes tournées vers le ciel. Vous allez former un mudra (Gyan) en faisant toucher vos pouces et index. Inspirez et expirez en souriant à travers vos dents pour équilibrer thyroïde et parathyroide.
Prêtez attention à la respiration : respirez par la bouche, l’air passe a travers vos dents.
Inspirez, votre ventre s’arrondit et votre poitrine se soulève. Inspirez bien jusqu’au bout, vous sentez vos poumons pleins. Expirez.
Pratiquez cette respiration entre 7 et 11 minutes.
Pratiquez une dernière respiration pour clôturer l’exercice : inspirez à fond, contractez anus, périnée et votre nombril. Gardez les poumons pleins quelques secondes. Expirez tout et relâchez.
Situez vous dans le vivant !
La femme qui vit l’étape de la ménopause doit comprendre que la femme -tout comme l’homme d’ailleurs – est cyclique. Il ne faut pas avoir un sentiment d’exclusion pendant cette période. Au contraire, à tout moment, nous incarnons une phase essentielle du vivant, un cycle de la vie. Il faut vraiment réintégrer nos vies dans une compréhension plus globale du vivant, de l’intelligence cyclique et organique de la vie… « Comme toutes les saisons sont indispensables à la nature, toutes les phases du cycle féminin, ménopause incluse, sont indispensables à la vie. Nous faisons toutes partie intégrante du vivant et on participe à la grande danse de l’univers« .
N’acceptez pas d’être mises dans une case
Il faut se libérer des clichés. Tout est possible et même traverser une ménopause de manière équilibrée.
Arrêtons de nous laisser mettre dans des cases et nous définir par notre âge. Je suis tombée enceinte, très amoureuse à 40 ans et très vite. Ca va à l’encontre de tout ce qu’on m’avait prédit. Soyez sûres que la vie a plus d’imagination et de ressources que la médecine parfois.
Le yoga nous amène à vivre notre singularité et nous enseigne notre vitalité. Il nous invite aussi à stimuler notre énergie et sexualité https://www.konenki.fr/le-kundalini-yoga-le-yoga-du-sexe/
Dans le vivant rien n’est figé. Rien ne peut être mis dans des cases de manière rigide.
Parce que vous mettez votre corps en mouvement et que vous dépassez vos limites, avec une prise du conscience du souffle et de l’intériorité.
L’introspection est plus forte en yoga que dans d’autres sports, c’est du développement personnel. Vous avancez sur vous…
